S’installer en libéral est une étape importante dans la carrière d’un médecin. Pour favoriser l’accès aux soins dans les territoires, l’État, l’Assurance Maladie, les ARS et parfois les collectivités locales proposent de nombreuses aides financières et dispositifs d’accompagnement.
Voici un panorama des principales aides à l’installation pour les médecins en France.
1. Le Contrat d’Aide à l’Installation des Médecins (CAIM)
- Objectif : inciter les médecins à s’installer dans les zones où l’offre de soins est insuffisante.
- Conditions :
- Exercice en zone d’intervention prioritaire (ZIP).
- Conventionné secteur 1 ou 2 (OPTAM/OPTAM-CO).
- Exercice coordonné (groupe, MSP, CPTS, etc.).
- Minimum de 2,5 jours d’activité par semaine.
- Montant : jusqu’à 50 000 €, proportionnel au temps d’exercice.
- Engagement : rester dans la zone pendant 5 ans.
- Source : ARS Nouvelle-Aquitaine – Aides à l’installation
2. Le Contrat de Stabilisation et de Coordination des Médecins (COSCOM)
- Objectif : fidéliser les médecins déjà installés en zone sous-dense.
- Conditions :
- Exercice en secteur 1 ou 2.
- Participation à une organisation coordonnée (CPTS, ESP, MSP).
- Montant : aide annuelle d’environ 5 000 €, avec possible majoration pour activité en hôpital de proximité.
- Engagement : contrat de 3 ans, reconductible.
- Source : Ameli – Pratiquer en zones sous-dotées
3. Le Contrat de Solidarité Territoriale Médecin (CSTM)
- Objectif : favoriser une activité partielle dans les zones fragiles, même pour des médecins exerçant ailleurs.
- Conditions :
- Conventionné secteur 1 ou 2.
- Exercice à temps partiel dans une ZIP.
- Avantages :
- Majoration des honoraires (jusqu’à 25 %).
- Prise en charge des frais de déplacement.
- Engagement : contrat de 3 ans, renouvelable.
- Source : ARS Nouvelle-Aquitaine – Contrat de Solidarité Territoriale Médecin
4. Le Contrat de Début d’Exercice (CDE)
- Objectif : sécuriser les premiers pas des jeunes médecins libéraux.
- Conditions :
- Être nouvellement installé ou titulaire d’une licence de remplacement.
- Exercer dans une zone fragile.
- Avantage : garantie de revenu minimum la première année si l’activité démarre doucement.
- Source : ARS Nouvelle-Aquitaine – Contrat de Début d’Exercice
5. Le Contrat d’Engagement de Service Public (CESP)
- Objectif : inciter les étudiants et internes à préparer une future installation en zone sous-dense.
- Conditions : engagement signé pendant le cursus médical.
- Montant : allocation mensuelle brute d’environ 1 200 € pendant les études.
- Engagement : exercice en zone prioritaire après le diplôme, pour une durée équivalente à celle de l’aide.
- Source : ARS Nouvelle-Aquitaine – CESP
6. Les aides fiscales et locales
Au-delà des contrats nationaux, certaines collectivités territoriales proposent des dispositifs complémentaires :
- Prise en charge partielle des frais d’installation (locaux, matériel, informatique).
- Exonérations fiscales (impôt sur le revenu ou CFE en zone sous-dotée).
- Soutien à la création de maisons de santé pluridisciplinaires.
- Primes de bienvenue pour les jeunes médecins.
Ces dispositifs varient selon les départements et régions.
7. Points clés à retenir
- La majorité des aides nécessitent une installation en zone sous-dense ou prioritaire.
- Les contrats prévoient des engagements de durée (3 à 5 ans).
- Certains dispositifs ne sont pas cumulables : il faut choisir celui qui correspond le mieux à son projet.
- Il est indispensable de vérifier la cartographie des zones éligibles auprès de son ARS avant toute installation.
👉 En pratique, la combinaison la plus fréquente est le CAIM pour l’installation, puis le COSCOM pour la stabilisation. Les étudiants peuvent en amont bénéficier du CESP.